Une vie en échange by Guitteaud Corinne

Une vie en échange by Guitteaud Corinne

Auteur:Guitteaud Corinne [Guitteaud Corinne]
La langue: fra
Format: epub
Amazon: B00LROJ9NC
Éditeur: Voy'el
Publié: 2014-08-19T22:00:00+00:00


3

Je sortis du cabinet de Mme Dimitrova d’un pas rapide qui me conduisit jusqu’à ma voiture. Dès que je regardai dans mon rétroviseur, je vis Mélissa assise à l’arrière, qui caressait les cheveux de Lavie. Elle m’adressa un sourire si confiant que je sentis mon cœur battre plus vite. Du coup, moi qui n’avais pourtant jamais envisagé d’avoir d’enfant, je me sentis responsable d’elle.

Je rentrai à mon appartement, plutôt qu’à celui de Sarah que j’appelai dans la foulée, lui expliquant que tout allait bien, désormais et qu’une séance d’hypnose chez Perséphone m’avait remise de mon amnésie. J’avais fait un blocage, dû au stress, comme l’avait diagnostiqué le médecin. J’avais encore plusieurs séances de prévues avec Mme Dimitrova qui était en fait une psychothérapeute utilisant des méthodes inédites. Sarah se montra sceptique et me demanda plusieurs fois si elle n’était pas le gourou d’une secte ou quelque chose du genre. Je lui répondis par la négative mais lorsque je raccrochai, je m’en voulus de lui mentir ainsi.

D’ailleurs, je l’évitai pendant plusieurs jours. Je m’obligeai à quelques tests avec Mélissa, au supermarché, au cinéma, au parc… pour me mettre à l’épreuve. Je choisis des films qu’elle aurait aimés voir, me retrouvant parfois dans une salle pleine d’enfants. Les parents qui accompagnaient leurs progénitures me fixaient d’ailleurs d’un air bizarre. J’allais aussi au parc, au zoo, dans les musées. Et j’adoptai un chien à la SPA. L’animal, un petit bâtard qui tenait à la fois du chihuahua et du pitbull pour le caractère, s’appelait Baramine. Il avait une tête incroyablement expressive. Je l’avais choisi, car il avait peu de chance d’être adopté (aussi me disais-je, si je ratais mon coup, je ne ferais pas un malheureux qui aurait pu terminer dans une famille avec un jardin et gamins pour les caresses). Quand je le promenais dans la rue, j’entendais les gens murmurer dans mon dos : « Quel horrible petit chien ! » Je finis un jour par me retourner et leur raconter son histoire… tant et si bien, d’ailleurs, que Baramine devint la coqueluche du quartier et des voisins qui ne m’adressaient pas la parole, discutaient avec moi pour prendre de ses nouvelles.

J’eus la conviction que Baramine arrivait à voir Mélissa un soir que je regardais la télévision. Mélissa fit tomber sa poupée et le chien bondit du canapé pour aller renifler à l’endroit exact où le jouet, pourtant invisible à n’importe qui d’autre que moi, se trouvait. Je téléphonai dans la foulée à Perséphone, qui m’avait assurée que je pouvais la contacter à toute heure. Elle parut assez contrariée et me reprocha d’avoir pris ce chien. Elle m’enjoignit de trouver une solution sans tarder, si je ne voulais pas compromettre le pacte.

Le fait est que Baramine ne s’intéressa plus au fantôme par la suite. Je finis par me dire que j’avais dû rêver.



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